Le cercle des mensonges – Céline Denjean

« Roman lu dans le cadre de la sélection du prix des lecteurs du festival Thrillers à Gujan-Mestras 25 et 26 septembre 2021. »
Le livre : Le cercle des mensonges de Céline Denjean paru le 3 mars 2021 aux éditions Marabout  collection Blacklab. 19€90 ; (472 pages) ; 23cm x 14,8cm

4ème de couverture

A quel moment fatidique ma vie a-t-elle quitté son orbite ? Qu’aurait-il fallu que je fasse ou ne fasse point pour éviter d’avoir aujourd’hui du sang séché incrusté le long de mes cuticules ? ». Un meurtrier aux abois, pris dans une spirale infernale… Une agente d’entretien, obligée de prendre la fuite après avoir été témoin d’un meurtre… Un étudiant sans histoires tombé du toit d’un immeuble en construction… Une femme bien sous tous rapports retrouvée assassinée dans une forêt près de Toulouse… Et si tous ces événements étaient reliés ? S’ils formaient les éléments d’une gigantesque toile ? Le lieutenant de police Urbain Malot, dit le Zèbre, et la gendarme Éloïse Bouquet, enquêtent chacun de leur côté, tirant, sans le savoir, les fils d’une même pelote. Alors qu’Éloïse poursuit également la piste d’Anne Poey, la criminelle qui lui a échappé trois ans plus tôt, elle va devoir s’unir au Zèbre pour démêler l’écheveau qui les mènera jusqu’au dernier cercle des mensonges, au risque de se heurter à un adversaire beaucoup plus fort qu’eux…

 

L’auteur : Céline DENJEAN est un auteur de romans policiers français. Elle a grandi au milieu des livres. Après des études de droit et de criminologie et avoir travaillé dans le domaine social, elle se consacre aujourd’hui à l’écriture. Elle est l’auteure de Voulez-vous tuer avec moi ce soir (Nouvelles plumes), de La Fille de Kali, de Le Cheptel, de Double Amnésie parus chez Marabout. En 2008, Le Cheptel a reçu le Prix de l’Embouchure et le Prix Polar francophone du festival de Cognac

 

 

 

 

Extraits :
« Les policiers regardèrent Bertrand Pom, une grande perche filiforme, se faufiler derrière les bâches et disparaître. Malgré ses cinquante ans, Pom avait l’air d’un adolescent avec son jean taille basse tire-bouchonné au niveau des chevilles, ses Doc Martens sans lacets et sa démarche dégingandée.
— Bon, va falloir qu’on se tape la visite à la famille, expliqua Urbain. »
«
— … Vous êtes le flic d’Interpol, acheva Amanda en baissant la voix.
L’homme s’assit à côté d’Éloïse face à la journaliste, puis il tendit le bras par-dessus la table pour lui serrer la main :
— Exactement, je suis le flic d’Interpol… Et je compte bien finir ma carrière là-bas, si vous voyez ce que je veux dire.
Amanda détailla Merlot. Massif, le visage cabossé des anciens boxeurs ou joueurs de rugby. Des yeux d’un bleu délavé qui trahissaient une intelligence vive et une grande placidité. Incontestablement, ce type en imposait.
— Je me suis engagée, je ne reviendrai pas là-dessus, lui retourna finalement la journaliste. Vous pouvez compter sur ma discrétion.
— Je ne vous cache pas qu’Éloïse a mis plusieurs semaines à me convaincre. Vos papiers ont largement fait parler de vous… et pas forcément de manière rassurante, asséna-t-il. »
« Ils parvinrent essoufflés au quatrième étage sans ascenseur et un grand échalas aux allures de geek leur ouvrit la porte. Avec sa silhouette longiligne, sa tignasse rousse en bataille et ses lunettes cerclées d’acier noir, l’étudiant en informatique semblait tout droit sorti d’une BD pour adolescents. Il tira négligemment sur son jean trop ample pour le remonter sur ses hanches et les invita à entrer. Le minuscule studio sentait le café et le renfermé, et trahissait le peu d’enthousiasme de son occupant pour les tâches ménagères. Bastien Krimer débarrassa le clic-clac du fatras qui le recouvrait et les deux flics s’assirent. À sa manière de ronger les peaux mortes autour de ses ongles, le jeune était visiblement nerveux. »

La chronique jubilatoire de Dany

Le cercle des mensonges – Céline Denjean

Par petites touches Céline Denjean nous présente des faits qui semble-t-il n’ont rien en commun. C’est sans compter sur son diabolique sens de l’intrigue bien sordide et bien huilée qui nous emporte dans un suspense sanglant, sur plusieurs enquêtes simultanément, à la narration très visuelle.

Ici le lecteur est observateur, il ne s’immisce pas dans la tête des méchants et ne risque pas l’empathie : il voit les policiers se débattre avec les faibles indices dont ils disposent, emprunter de fausses pistes, suivre de faux espoirs. Leur hiérarchie est trop sure du verdict et la proximité d’une victime avec les hautes sphères politiques trouble sa vision et en réduit le prisme. Ce qui donne un roman où les briefings peuvent paraître parfois redondants, mais sont néanmoins nécessaires à la compréhension en raison du choix narratif de l’auteure, pour servir une intrigue complexe aux multiples ramifications.

Lecteurs, vous avez entre les mains la suite de Cheptel. Certes il est dit que cet opus est indépendant et qu’il peut se lire sans avoir préalablement fait connaissance d’Eloïse. Pendant un long moment j’en ai douté, j’ai compris cependant l’intrigue. Néanmoins, je pense, pour comprendre tous les rouages de l’enquête en toile de fond, qu’il faut avoir lu Cheptel.

Notons que l’auteure toulousaine fait « d’adorables clins d’œil » à ses potes d’écriture, les fait souffrir, et que cet artifice est bienvenu, tant les sujets abordés sont pesants.

Lu en version numérique 14.99 €

« Roman lu dans le cadre de la sélection du prix des lecteurs du festival Thrillers à Gujan-Mestras 25 et 26 septembre 2021. »

 

Autres extraits:
« La journaliste partit d’un petit rire moqueur :
— Je ne suis pas certaine que vous vous représentiez clairement Pascal Dumont ! Alors, on va faire clair et concis : le syndrome du mâle dominant nourri de poncifs éculés, le regard aussi éclairé que celui d’une poule, les neurones brouillés par l’absorption excessive de mauvais vin et le visionnage assidu des Marseillais à Miami… bref, la caricature du macho décérébré qui ne saurait concevoir un instant qu’une femme ait pu lui voler sa caisse !
— Vous êtes cruelle.
— Non, réaliste. Et je vous rappelle que c’est moi qui ai bu du café lyophilisé dans une de ses tasses à la propreté douteuse tout en essuyant ses regards lubriques, pas vous ! »
« « Si j’avais encore le moindre doute, me voilà fixé. Je me suis présenté au commissariat et j’ai été reçu par un agent qui, après m’avoir fait poireauter une heure et demie, a refusé de prendre ma déposition. Les personnes majeures ont le droit de disparaître, m’a-t-il matraqué. Ensuite, il m’a servi le couplet habituel sur la volatilité de la population SDF… À quoi pouvais-je m’attendre d’autre ? Sauf que Pampelune est le troisième sans-abri que je connais à disparaître du jour au lendemain depuis mi-octobre. Personne ne s’en inquiète et, pire encore, personne n’a le droit de s’en inquiéter… Âmes sans attache, existences invisibles, quantités négligeables de notre société, parasites crasseux… nos SDF n’intéressent personne… Hors de question pour moi d’en rester là. »

14 réflexions sur “Le cercle des mensonges – Céline Denjean

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